mardi 8 mars 2016

Pique et pique

En cette journée de la femme, j'ai fait de la couture..
De quoi faire se retourner dans leur tombe toutes les grandes féministes des temps anciens.
Mais j'aime bien.
Et ça m'a fait plaisir de le faire, alors je me dis que c'est ça aussi, être féministe, dire merde au ménage pour chipoter avec ses aiguilles.
Pour le tuto, c'est Lucie qui m'a ravie, parce qu'elle a l'art de faire des tutos faciles et de me donner l'impression que je gère!
J'ai un peu chipoté sur les patrons, j'ai fait un mix entre les deux qu'elle propose, histoire d'avoir un truc qui corresponde à la largeur et la longueur adéquates pour Choupi (enfin j'espère, on verra à l'essayage).
J'ai donné mes premiers coups de ciseaux (pour assembler le patron) vers 15h. Il est 21h45 et il ne me reste "plus qu'à" ourler le bas de la robe et mettre les pressions aux épaules. Mais ça ne fait pas du tout 6h de boulot, parce qu'évidemment Choupi était dans les parages, qu'évidemment elle a voulu toucher au multiprise, et puis y a eu le bain, le repas du soir, la vaisselle (journée de la femme on a dit?)
Donc voilà
En gros, ça m'a paru rapide à faire, et c'était une première
C'était dans tous les cas vraiment facile.
Et je suis plutôt fière de ma toute première robe réversible!
(Y a une petite voix cracra en moi qui se dit que c'est pratique, en cas de tache zou, on retourne, gnark gnark)

Etre mère quelque part

8 mars, journée mondiale des droits de la femme.
On reparle des inégalités, des différences salariales, de double journée. Normal d'en parler.
J'ai toujours été féministe. Pas de ce féminisme-gros mot de semi hystérique, non, le féminisme qui trouverait normal que tout en étant différents, hommes et femmes aient droit à autant de respect, et de considération, le féminisme qui trouve que tout travail mérite salaire, le féminisme qui continue à s'insurger du fait qu'être née fille soit encore une tare pour certaines.
Mais ce 8 mars, la maman en moi pense aussi à toutes les inégalités d'ailleurs. Et mesure sa chance.
D'avoir mis une fille au monde dans un pays où elle pourra aller à l'école, où elle pourra travailler, où elle pourra disposer de son corps.
Alors je pense aux mamans d'ailleurs, celles qui ne pourront pas offrir une éducation à leur fille, celles qui n'ont pas le droit de quitter un mari violent, celles qui ne savent pas lire, ni compter, celles qui tremblent parce que leur fille risque le crime d'honneur, celles qui devront imposer l'excision, celles qui élèvent un enfant qu'elles n'ont pas voulu, enfant d'un viol, enfant du déshonneur, celles qui voudraient pouvoir travailler mais ne le peuvent pas, celles qui ont du se taire quand on a vendu leur fille dans un mariage forcé, celles qui ont vendu leur corps pour payer un passage en Méditerranée, pour offrir à leurs enfants une vie plus décente, celles qui ont subi le viol comme un arme de guerre, celles qui doivent partager leur mari, celles qui voudraient être libres mais sont écrasées, celles qui doivent se taire, toujours.
Et je pense à leurs filles, à celles qui n'ont pas la chance de la mienne, celles qui deviendront les femmes de demain, écrasées par les hommes, ou libérées, enfin.

A toi le futur papa

Toi qui vois ta femme gonfler depuis des mois
Toi qui parfois te sens un brin à l'écart de ce qui se vit dans ce deux-en-une
Toi qui vois arriver le bout de la grossesse et qui dois gérer les craintes de ta Chère et Tendre
Toi qui peut-être a assisté à une préparation à l'accouchement, qui t'es entrainé à aider à pousser, 
Toi qui te demandes ce qui t'attend TOI, ce fameux jour-là
Tu as sans doute entendu des expériences diverses et variées, via les soirées jeunes parents que sont devenues les soirées entre potes de ton jeune temps.
Tu en as même probablement frôlé l'overdose si tu bosses avec des nanas, vu que les filles adooorent raconter leurs péripéties en salle de naissance autour de leur salade de midi.
Tu sais ce qu'est une césarienne, une contraction (du moins en théorie), une épisiotomie.
Bravo, te voilà presque paré!
Je dis presque parce que ce jour là, tu auras beau avoir épluché des bouquins, écouté tous les récits, regardé tous les épisodes de BabyBoom, tu seras quand même paumé.
Parce que ça sera la naissance de TON bébé, et parce que c'est TA femme que tu verras souffler comme une vache asthmatique, et se crisper à chaque contraction.
(Au fait, l'Homme, quand tu t'amuseras à regarder les contractions sur le monitoring, pas la peine de signaler à ta femme que "ouah elle était forte celle-là", non vraiment, j'te jure, elle le sait)
Il y a fort à parier que face à la douleur de celle que tu aimes (et peut-être aux reproches qu'elle aura envie de te balancer), face au côté médical de l'évènement, face à tous ceux qui ont l'air de savoir ce qui se passe, toi, tu risques de te sentir un brin dépassé, et surtout un brin inutile.
Et ben tu auras tort..
Parce que même si ta femme est dans sa bulle, même si elle a l'air de gérer, même si elle ne gère rien du tout et qu'elle t'engueule, et même si les sages-femmes savent ce qu'elles font, toi, tu es le rocher dans la tempête. Celui qui tient la main, qui ne peut strictement rien faire contre la douleur mais dont la présence est essentielle, juste par elle-même.
Ta femme sera en train de vivre un des évènements majeurs de sa vie, un de ceux dont les détails resteront gravés. Et comme pour tous les grands évènements de sa vie, ta présence comptera pour elle, comme la fois où elle a insisté pour que tu assistes au concert de sa chorale alors que toi tu t'en tamponnes un brin de les entendre chanter "let it be". Mais t'y es allé, et t'as souri. Tu vois le concept?
Ta femme sera aussi en train de vivre un des moments les plus douloureux (si si) de sa vie.
Et quand on a mal, quand on morfle, on a juste besoin de quelqu'un qu'on aime. Un peu comme toi, quand, gamin, il a fallu te recoudre, t'étais heureux que ta maman te tienne la main. Ben là c'est pareil.
Même si elle t'engueule parce que tout ça c'est de ta faute.
Ta femme aura besoin de toi, et tu seras utile, promis.
Si vraiment tu en doutes, elle pourra sans trop de difficulté te trouver des missions diverses et variées, ça te permettra de te mettre déjà dans le mode "je fais ce qu'elle me dit" qui vous aidera les premiers temps:  lui masser le dos, lui mettre des huiles essentielles, voire (testé et approuvé par une copine) faire une partie de cartes parce que c'est long, le temps des contractions.
J'te jure l'Homme, ta présence est essentielle!
Et puis  tu seras tout content de pouvoir raconter tes péripéties à tes collègues lors de la prochaine séance d'anciennes combattantes!


lundi 7 mars 2016

Y a des nuits comme ça

4h30 j'ouvre un oeil, dans mon rêve Choupi pleurait.
Je me refiche la couette sur le nez.
4h35, et merde, j'ai pas rêvé.. Elle appelle.. Pas des pleurs non, ces petits cris du matin quand elle attend qu'on vienne. Attendons voir, des fois que ça s'arrête.
4h45, évidemment ça ne s'arrête pas.
Le fil de mes pensées: elle soule avec sa manie de se réveiller méga tôt, je parie qu'elle a faim, vu ce qu'elle a mangé hier soir - et si elle avait quelque chose? elle n'a plus de fièvre depuis trois jours mais c'était quand même monté à 40.. - Elle va réveiller son père.. - Mais POURQUOI faut-il toujours qu'elle nous fasse ce coup là les veilles de boulot, avec une préférence pour les journées chargées??
Je me lève, histoire de voir.
Evidemment je la retrouve couchée, tute en bouche, frottant ses yeux.
Elle n'a donc rien. Elle n'a pas de montre, elle ne sait pas s'il est 4h30 ou 6h30, elle a faim sans doute.. Mais c'est LA NUIT bordel!
Je lui dis doucement qu'il faut encore dormir, que papa et maman dorment (ou du moins aimeraient), je lui remonte sa vache musicale, et je sors en sioux.
Ca ne rate pas, la porte à peine franchie ce ne sont plus des appels mais bien des pleurs.
Je rejoins mon lit, priant pour que ça passe.
Zhom me sort un "keskela" ensommeillé.
Rien, elle n'a rien, ou plutôt si, elle a qu'elle prend des goûters monumentaux et que du coup le soir c'est demi-diète. Alors voilà, il n'est pas 5h et elle a la dalle.
Les pleurs continuent..
Moi: "on fait quoi?" Zhom: "ben faut la laisser pleurer, on va pas la lever à cette heure là".
Oui mais si elle a faim, on n'est pas sauvés..
Alors je me lève, et je vais faire un bibi.. Que je lui donne dans sa chambre, dans le noir, me ruinant les cuisses en tentant de trouver sur la chaise à bascule une position qui me permettrait de la nourrir tout en repionçant un brin..
Elle me flûte 3/4 de bib, puis remet sa tute en bouche. Je la berce, quand sa respiration se calme je me dis qu'on va tenter un retour au lit.
Elle se laisse faire. Je lui redis que c'est la nuit, qu'il faut refaire dodo jusqu'au matin.
Je sors de sa chambre, pas de cri.
Il est 5h20, mon réveille sonne dans 25 min..
Pas la peine de retourner me coucher.
Je suis descendue faire du café, il m'en faudra pour la journée.



Edit 5h45:Bien sûr elle ne s'est pas (encore?) rendormie, ça sent le matin aussi pourri que la nuit

dimanche 6 mars 2016

J'ai réarrêté

Parce que ça m'était revenu
Et que j'en étais pas fière..
Comme un vieux réflexe de toxico, en zone de turbulence.
Trop de stress, trop d'angoisses, ce reflux qu'on ne canalisait pas, le tsunami qu'une naissance peut être pour un couple, ma vie chamboulée, mon équilibre sur un fil.
"Il me faut une clope"
Alors j'ai craqué.
Après plus de cinq ans sans fumer, ou presque (une clope de temps en temps quand le vin a bien coulé, on ne peut pas appeler ça fumer).
Alors que ça ne m'avait jamais manqué.
J'ai racheté un paquet, puis un deuxième, puis d'autres encore.
Et j'ai bien sûr culpabilisé.
Parce que je savais que je puais, parce que je savais que ma fille le sentait, parce que je me suis demandée si elle enregistrerait cette odeur dans un coin de son inconscient et voudrait la retrouver dans 15 ans (oui, j'ai l'art de m'en rajouter), parce que les gens n'ont pas manqué de me dire que c'est con, que c'est nul, que... tout ce que je savais déjà.
Mais ça m'a fait du bien, entre deux bouffées de honte.
Parce que ça me faisait une pause, cinq minutes à moi, sur la terrasse, à regarder le ciel.
Cinq toutes petites minutes loin du tourbillon du quotidien, loin du stress, loin des doutes.
Je pensais que ça ne durerait pas... Que c'était une phase d'un mois, ou deux.
Il m'en a fallu huit.. Pour retrouver le goût de faire sans. Avec deux rechutes, parce que forcément, les raisons de stresser ne s'envolent pas comme une volute de fumée.
Pas une clope depuis deux mois. Pas de manque.
Je peux dire que ça y est.
Et ça me parait même irréel, ces mois de refumeuse..
Mais je sais aujourd'hui que ça restera là, dans un coin de ma tête, ce besoin à la noix, cette illusion qu'on peut se calmer en tirant sur une clope.
Je ne m'en veux plus d'avoir rechuté.
J'avais besoin de ça
Je suis maman, ouep.. Mais je suis surtout une nana qui traine ses casseroles, et qui fait comme elle peut

Objectif Bai Jia Bei

C'est le truc à la mode chez les mamans blogueuses, perso je l'ai découvert en lisant dévorant le blog de Vio (si vous aimez les nanas cash qui savent coller les larmes aux yeux, foncez)
La Bai Jia Bei ou couverture aux cent voeux m'a fait de l'oeil!
Le principe de cette veille tradition chinoise est de confectionner une couverture au départ de bouts de tissus offerts par les proches, chaque tissu représentant un voeu formulé pour l'enfant.
J'ai aimé l'idée d'un truc fait main, a priori pas trop trop compliqué pour la néophyte de la machine à coudre que je suis.
J'ai  aimé me dire que Choupi pourrait garder longtemps ce cadeau
J'ai surtout trouvé joli ce principe de voeux arrivant par dizaines des gens qu'on aime pour entourer la donzelle de doux, et de joli.
Emballée comme pas deux, j'ai appelé à l'aide la famille, les amis, et les copains.
Et ils ont répondu présent!

80 carrés de tissu, coupés plus ou moins en 25x25 cm, accompagnés d'une carte avec leurs souhaits pour le premier anniversaire de Choupi.
Du bonheur dans la boite aux lettres, tant de jolis mots, de beaux souhaits pour elle, pour l'adulte qu'elle sera, comme autant de conseils de vie venant de ceux qui nous entourent.
Et puis des tissus colorés, certains achetés pour l'occasion, d'autres ramenés de voyage ou coupés dans des souvenirs.
Que du bonheur!

Il m'a fallu tout recouper en 20x20 pour obtenir une couverture de 8 carrés sur 11, ce qui fera à peu près 150x200cm.
J'ai aussi surpiqué tous les carrés pour éviter qu'ils s'effilochent et que la couverture soit fichue au premier lavage.
Ca a aussi été l'occasion de recycler le premier pyjama de la puce, et sa robe de baptême.
Avec un léger pincement au coeur et un brin d'hésitation au moment de couper dedans.. Mais la conviction que là au moins elle les verra.

J'ai acheté une jolie boite pour toutes les cartes. Sur chacune des cartes j'ai agrafé un bout du tissu correspondant, et j'imagine déjà le moment où elle repèrera chaque tissu en l'associant à son donateur.

Voilà l'assemblage prévu..


Y a plus qu'à tout coudre..

jeudi 11 février 2016

"Até"

C'était juste deux syllabes
Peut être même pas voulues
Peut être même pas un mot..
Mais n'empêche, te voir marcher vers moi, et te blottir dans mes bras en prononçant ce "até", ça m'a mis des papillons au coeur.

C'est le mystère du moment, "c'est un mot ça ou bien c'est juste des sons qu'elle sort comme ça?"
Moi je choisis de croire que tu parles, je suis ta mère après tout!
Ton père-le-cartésien lève un peu les yeux au ciel mais on s'en fout. T'es ma merveille, tu as un an et une raouette, j'entends des mots si je veux, na!